Jeudi 25 avril 2024
Chant profond
Aussi loin qu’on peut aller dans la zénitude brahmsienne
Trio op. 114 - Sonates op. 120

De ces trois œuvres où l’alto peut remplacer la clarinette, reste le souvenir d’un enregistrement ancien, où Yuri Bashmet, Mikhaïl Muntyan et Valentin Berlinsky (Olympia) faisaient (presque) oublier l’original. Cela se conçoit facilement pour les deux Sonates op. 120, chants du cygne de Brahms chambriste, chefs-d’œuvre décantés où, d’égale importance, l’alto et le piano expriment plus qu’ils ne brillent. C’est moins évident pour le Trio op. 114, de trois ans plus vieux (1891) et contemporain du génial Quintette op. 115, et où le violoncelle et le piano dépassent leur statut de faire-valoir de la diva clarinette pour établir une conversation à trois qui en fait une autre œuvre mais que les gardiens de la tradition considèrent comme un pis-aller. Avec Xavier Phillips et François-Frédéric Guy, Miguel Da Silva, prend aujourd’hui le relais. « Il me fallait avoir joué toute la musique de chambre de Brahms pour en arriver à cette quintessence presque minimaliste », remarque-t-il. C’est bien ainsi que, fort de ses années au sein du Quatuor Ysaÿe, il participe, dans le Trio, à un étonnant jeu de miroirs avec le violoncelle formidablement expressif de Xavier Phillips et le piano royal de François-Frédéric Guy. L’équilibre des deux Sonates n’est pas moins subtil, et il n’est à aucun moment rompu, comme une recherche sans fin d’une musique à la fois innovante et sans artifice.
François Lafon

Trio pour alto, violoncelle et piano op. 114 – Sonates n° 1 et 2 op. 120
Miguel Da Silva (alto), Xavier Phillips (violoncelle), François-Frédéric Guy (piano)
1 CD Alpha-Classics Alpha 648 (Outhere)
1 h 11 min

mis en ligne le jeudi 27 mai 2021

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.