Jeudi 28 mars 2024
Brahms à cloche-pied
Hélène Grimaud tantôt géniale tantôt banale
Hélène Grimaud – Brahms Concertos

Au début du Premier Concerto, on a l'impression d'être en route pour la catastrophe. Mais quelle mouche a piqué Hélène Grimaud ? Où est le romantisme de Brahms qui lui tient tant à cœur, comme elle le dit dans le livret ? Dilué, totalement dilué. Pas une once de poésie. Pas un grain de folie. Est-ce dû au tempo très lent que la pianiste adopte dans les deux premiers mouvements ? Pas seulement, car le rondo final mené à belle allure n’est pas plus réussi : le rythme insistant frappé à la main gauche y prend parfois l'allure d’un bruit de machine à coudre... Oublions, car le Second Concerto est d’une tout autre tenue : si Hélène Grimaud n’est pas une adepte du legato, elle l’est du rubato, et elle en joue ici avec beaucoup de subtilité. Elle arrondit la partition juste comme il faut, la laisse respirer pour reprendre avec passion et dialoguer magnifiquement avec l'orchestre. Le Philharmonique de Vienne, qui connaît sans doute ce concerto par cœur,  a l’air de le découvrir avec un plaisir non dissimulé sous la baguette d’Andris Nelsons dont la fougue et le goût des contrastes s’accordent là idéalement à ceux d’Hélène Grimaud. On a frôlé le désastre, on se retrouve au sommet. Ouf !
Gérard Pangon

Concertos pour piano et orchestre n°1 en ré mineur et n°2 en mi bémol majeur
Hélène Grimaud (piano)
Orchestre Symphonique de la Radio de Bavière (1), Orchestre Philharmonique de Vienne (2)
Direction musicale : Andris Nelsons
2 CD Deutsche Grammophon 479 1058
1 h 41 min

mis en ligne le mardi 15 octobre 2013

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