Vendredi 29 mars 2024
Boulez dirige un Stravinsky grisant...
... et Chicago nous fait perdre la tête
Symphonie en trois mouvements - Quatre études - Pulcinella

Le début sonne comme une Formule 1 sur la grille de départ : on y entend presque le Symphonique de Chicago faire crisser les pneus. Et quand Pierre Boulez lance ce grand prix, il vaut mieux être bien attaché : son interprétation haletante de la Symphonie en trois mouvements prend les virages à toute vitesse et les chicanes serré. Mais lorsqu'on a un instrument aussi finement réglé que cet orchestre, pourquoi ne pas se laisser griser par la vitesse ? Boulez dirige cette oeuvre ambiguë (plus qu’à une symphonie, elle fait penser à un ballet) avec une fougue séduisante, un tranchant et un élan qui la rendent très moderne malgré son côté parfois très néoclassique. Le même vertige s’empare de nous dans les Quatre études, des miniatures où Stravinsky fait briller sa science de l’orchestration. Après ces décharges d’adrénaline, les clins d’oeil au baroque de Pulcinella (« un jouet » dit Boulez dans l’interview qu’accompagne ce disque) paraissent forcément moins excitants, moins grisants, et on connaît des versions plus joueuses justement, plus piquantes, plus solaires de ce pastiche. Mais qui d’autre que Boulez sait faire sonner Chicago avec cette classe et cette finesse ?  
Pablo Galonce

Symphonie en trois mouvements - Quatre études - Pulcinella
Roxanna Constantinescu (mezzo-soprano), Nicholas Phan (ténor), Kyle Ketelsen (baryton-basse)
Orchestre symphonique de Chicago
Direction musicale : Pierre Boulez
1 SACD CSO Resound CSOR 901 920
1 h 11

mis en ligne le dimanche 14 février 2010

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