Jeudi 28 mars 2024
Beethoven à bras-le-corps
Une interprétation de référence par le Trio Zimmermann
Les trois trios à cordes opus 9

Beethoven ne se consacra au trio à cordes que dans sa jeunesse. Après deux partitions en six mouvements du genre « sérénade » (opus 3 et 8), dans la descendance du « divertimento » KV 563 de Mozart, il réalisa un coup de maître avec ses trois trios opus 9, composés pour l’essentiel en 1797 et donc exactement contemporains des quatuors opus 76 de Haydn. On y voit souvent autant d’étapes préliminaires en direction du quatuor à cordes, mais c’est très contestable. Bien que tombé en désuétude au XIXème siècle, le trio à cordes n’était pas considéré de la sorte à la fin du XVIIIème, et surtout, chez Beethoven, les trois trios opus 9 (en quatre mouvements) sont d’une qualité plus constante et se révèlent dans l’ensemble pour le moins aussi audacieux que les six quatuors opus 18 de 1798-1800 : c’est net si l’on compare les deux ouvrages en sol majeur (opus 9 n°1 et opus 18 n°2) et en ut mineur (opus 9 n°3 et opus 18 n°4). Dans son texte de dédicace, Beethoven écrivit que l’opus 9 était ce qu’il avait fait de mieux jusqu’ici : il n’avait pas tort. Le Trio Zimmermann prend cette musique à bras-le-corps et tend à la jouer à l’arraché, ce qui ne lui nuit pas, bien au contraire (mouvements extrêmes du n°3). Le finale Presto du n°1, avec son déroulement de croches, tient en haleine. On tient là une des plus belles réalisations de ces derniers temps en musique de chambre « classique », d’autant plus précieuse que l’opus 9 ne court pas les rues.
Marc Vignal

Les trois trios à cordes opus 9
Trio Zimmermann
1 SACD BIS 1857
1 h 14 min

mis en ligne le dimanche 3 juin 2012

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