Mardi 23 avril 2024
Bach médite
Anton Batagov offre une vision raréfiée du piano de Bach
Anton Batagov Bach

Musicien atypique, le moscovite Anton Batagov a enregistré à la fois Ravel (Valses nobles…), Messiaen (Vingt Regards…), Feldman, l’avant-garde soviétique et ses propres arrangements d’œuvres de Philip Glass (Einstein…), quand il ne compose pas de longues œuvres introspectives et méditatives – Symphony.ru, Tetractys, etc. Sur un magnifique Bösendorfer, son Bach ne ressemble à nul autre - pas même à celui de Gould, aussi radical, analytique et intense que celui-ci puisse encore apparaître à un auditeur non-averti. Faut-il pour autant connaître le minimalisme de Glass, le baroque revisité de Michael Nyman, ou encore la polyphonie médiévale selon Arvo Pärt pour apprécier son jeu dans ces deux Partitas de Bach qui encadrent le célèbre choral Jésus que ma joie demeure – restitué en une méditation polyphonique de treize minutes ? « Chaque note, chaque intonation, chaque accord de la musique de Bach porte la vérité au côté de laquelle tout est superflu... » affirme-t-il. Quelle « vérité » ? Celle-ci, celle d’un pianiste reprenant des partitions écrites trois siècles plus tôt, nous parle. Tout se révèle évident : clarté des notes, dynamique ondoyante, articulation maîtrisée, le silence décomposé, la danse légère et sans afféterie, la mélodie libre et comme improvisée… Un Bach aussi souriant, serein et spontané n’est comparable qu’au choc provoqué par Gould. 
Franck Mallet 

Bach : Partita n° 4 BWV 828 ; Partita n° 6 BWV 830 ; Jésus que ma joie demeure, extrait de la Cantate BWV 147
Anton Batagov (piano)
2 CD Melodia MEL CD 10 02500
2 h 08 min

mis en ligne le mardi 31 octobre 2017

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