Vendredi 19 avril 2024
Apothéose
Paul Lewis termine en beauté son cycle Schubert
Sonates pour piano D. 537, 568 et 664

Quand Paul Lewis, donné à l’époque comme l’héritier d'Alfred Brendel, a enregistré ses premiers Schubert (Sonates D. 794 et D. 858), il a  souffert de la comparaison avec son mentor. Vingt-deux ans plus tard, il arrive au bout de ce cycle « à rebours » avec trois Sonates « de jeunesse » entre chien et loup, où il risquait plus qu’ailleurs de se perdre. Or - privilège de l’âge et de l’expérience ? - c’est le contraire qui se produit : il sur-vitamine la « petite » Sonate en la majeur D. 664, fait passer des ombres inattendues sur les clairs obscurs de la Sonate en mi bémol majeur D. 568 et termine le programme avec une Sonate en la mineur D. 537 ouvrant des abîmes dignes des « grandes » dernières Sonates, rejoignant Brendel dans le mélange de fougue et d’intellect qui le caractérise tout en cultivant sa propre tendance au non-dit. Beau couronnement d’un parcours inégal mais exigeant, donnant envie de réécouter le corpus entier, sans oublier les Impromptus, les Moments musicaux et les Klavierstücke qui lui vont si bien. Belle prise de son aussi, rendant justice à la sensibilité de son toucher.
François Lafon

Sonates pour piano D. 664, D. 568 et D. 537
Paul Lewis (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMM 902690
1 h 17 min

mis en ligne le mardi 25 octobre 2022

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.