Jeudi 10 octobre 2024
Airs virtuoses pour un beau casting
Cimarosa ressuscité pour le plaisir des oreilles
L'Olimpiade

Nombreux sont les compositeurs qui au XVIIIe siècle et au début du XIXe mirent en musique le livret Olimpiade de Métastase (destiné à Vienne en 1733 à Antonio Caldara), ou plutôt une adaptation de ce livret. Un de ces compositeurs est Domenico Cimarosa, dont l’Olimpiade illustra le 10 juillet 1784 l’ouverture du Teatro Eriteo (Eretenio) de Vicence (Vicenza), dans le nord de l’Italie. Il s’agit non d’un « opera buffa », comme le plus souvent chez ce compositeur, mais d’un « opera seria », ce qui implique beaucoup d’airs virtuoses, d’autant qu’un des créateurs fut le célèbre castrat Luigi Marchesi. On est bien servi en la matière. On est en Grèce sous le règne de Cistene, roi de Sucyone, avec les situations tragiques et les intrigues amoureuses d’usage, et l’on voit un des protagonistes, le vaillant Athénien Megacle (en 1784 Luigi Marchesi), participer aux Jeux à la place d’un autre, à sa demande et sous son identité. Les deux actes - à l’origine trois ? - contiennent plusieurs moments mémorables, comme à la fin du premier le duo « Ne ‘giorni tuo felici » et dans le second l’air en sol mineur (Allegro agitato) « Spiegar non posso appieno » de la noble Crétoise Argene. A la tête d’un beau casting, Christophe Rousset tire le maximum de cette œuvre heureusement ressuscitée de l’auteur de Mariage secret.
Marc Vignal

Domenico Cimarosa : L’Olimpiade.
Rocio Pérez (soprano), Maite Beaumont (mezzo-soprano), Mathilde Ortscheidt (mezzo-soprano), Marie Lys (soprano), Josh Lovell (ténor), Alex Banfield (ténor)
Les Talens Lyriques
Direction musicale : Christophe Rousset
2 CD Château de Versailles CVS143 (Outhere)
2 h 26 min

mis en ligne le samedi 14 septembre 2024

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