Vendredi 3 mai 2024
A l’essentiel
Un jeune pianiste qui a tout compris à Debussy
Debussy

Debussy, ou l’art de l’insaisissable : c’est plus que jamais cette formule – devenue presque un lieu commun - qui vient à l’esprit à l’écoute de cet album de Jean-Paul Gasparian. A propos du jeune pianiste, Le Figaro titrait récemment « le piano funambule », autre juste formule. Pour se mesurer aujourd’hui à Debussy, Gasparian va directement à l’essentiel : Préludes livre 1, Estampes. Chaque interprète y cultive son mystère, fluctuant comme Samson François, suspendu tel Arturo Benedetti Michelangeli. Gasparian y déploie une logique (cela se sent), mais laquelle ? Insaisissable Vent dans la plaine, mouvants Voiles, irréelle Cathédrale engloutie, tout cela sans rien noyer dans ce flou qu’on a trop facilement qualifié d’impressionnisme. Les trois Estampes, qui procèdent de ce jeu d’ombre et de lumière, sont tout autant funambulesques. Touche familiale : l’album se termine par Rondes de printemps, Image pour orchestre ici transcrite pour piano par Gérard Gasparian, père de Jean-Paul, ou comment faire chavirer l’auditeur au détour de Nous n’irons plus au bois et Dodo l’enfant do. On attend maintenant le 2ème livre des Préludes.
François Lafon

Préludes, livre 1 - Estampes - Rondes de printemps
Jean-Paul Gasparian (piano)
1 CD Naïve V 7958
1 h 08 min

mis en ligne le jeudi 4 mai 2023

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