Vendredi 26 avril 2024
Majesté et magnificence
Motets pour temps de pénitence à la cour de Louis XIV
Lully – Dies irae
Dans une monarchie de droit divin, le roi entretient nécessairement une relation étroite avec la religion. Même s’il n’est pas fou de la messe – du moins dans les premières années de son règne –, Louis XIV sait bien que les rites, c’est bon, qu’il faut donc, afin de conforter son absolutisme, participer assidûment à tous les offices. Pour être bien en cour, les musiciens du Grand Siècle rivalisent d’imagination, et inventent le Grand Motet, une sorte de cantate à la française, qui devient vite l’un des fleurons de la Chapelle Royale et accompagne la liturgie de chaque circonstance importante. Ce volume 1 de la Collection Grands Motets publiée par le Château de Versailles est consacré aux compositions de Lully pour temps de pénitence. L’interprétation de Stéphane Fuget à la tête de son ensemble Les Epopées en renforce l’atmosphère sombre, parfois poignante, qui incite à l’introspection, mais ne se dispense pas d’ornementer la partition comme le suggéraient les compositeurs de l’époque qui laissaient libre cours aux interprètes pour « embellir la mélodie. » On est bien là dans l’esprit de l’époque où au nom de la Contre-Réforme, on insiste sur le paraître, les ors et les ornements. Cette approche ajoute de la majesté et de la magnificence à des œuvres qui, déjà, n’en manquent pas.
Gérard Pangon
Dies irae ; O lachrymae ; De profundis
Les Epopées
Direction musicale : Stéphane Fuget
1 CD Château de Versailles CVS032
1 h 09 min
mis en ligne le lundi 1 mars 2021
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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