Vendredi 19 avril 2024
Haydn clavecin battant
Francesco Corti cavalcade et laisse de côté le cantabile
Haydn – Harpsichord sonatas

Dans le livret qui accompagne cet enregistrement, Francesco Corti tente de désamorcer par avance la querelle des anciens et des modernes que son interprétation fait immanquablement ressurgir : « Outre l’évidence historique qui voudrait qu’on joue les pièces de jeunesse du compositeur au clavecin, (…) le choix d’un instrument à cordes pincées met l’accent sur l’influence de CPE Bach, Telemann et même Domenico Scarlatti sur Haydn. » Sans doute, quoique l’évidence ne soit pas si évidente : les sonates enregistrées ici ne sont pas vraiment des œuvres de jeunesse, et Haydn a noté sur les partitions pour clavecin ou pour pianoforte. Mais Francesco Corti précise aussi que le pianoforte est « le plus à même de restituer le cantabile raffiné de Haydn. » On en conclut donc que le raffinement semble moins l’intéresser que la résonance historique. Question résonance, le clavecin est l’instrument ad hoc, à tel point que, dans certains mouvements rapides, comme, par exemple, l’allegro initial de la sonate Hob. XVI : 32, les thèmes et les respirations sont envahis par les dzoïngs et les sbings, et d’autant plus que Francesco Corti cavalcade comme un dératé. Les passages les plus lents laissent mieux percevoir, Dieu merci, la subtilité des phrases musicales, mais ces petites pauses ne suffisent pas : on a l’impression que l’interprète joue pour le brio - qu'il a d'ailleurs - plus que pour faire ressentir la délicatesse et la joie mélodique de Joseph Haydn.
Gérard Pangon

Sonates 31, 41, 46, 47, 50 ; Fantaisie Hob. XVII : 4 ; Capriccio Acht Sauschneider müssen seyn Hob. XVII : 1
Francesco Corti (clavecin)
1 CD Evidence EVCD031
1 h 22 min

mis en ligne le samedi 25 mars 2017

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