Vendredi 19 avril 2024
C’est comment qu’on freine ?
Chopin aux 24 Heures du Mans avec Béatrice Rana
 
Le même, pas pareil
Martha Argerich
nerveuse et aérienne
Chopin - Etudes op. 25 - 4 Scherzi

Si Chopin ne détestait pas la vitesse, ou plutôt la virtuosité, il n’aurait pas pour autant participé aux 24 Heures du Mans. Que s’est-il donc passé avec Chopin, après l’album consacré à d’étonnants et électriques Ravel et Stravinsky (voir ici) ? Est-ce la prise de son, si peu flatteuse et sans relief, où la finesse de jeu appréciée de la pianiste italienne disparaît dans un ruissellement permanent ? Ou plutôt le choix de quasi expédier à toute allure ce répertoire, en abusant de la pédale ? Du Scherzo n° 3, haché menu – au secours, Martha Argerich (DG) et Arrau (Philips) pourtant stylistiquement éloignés… ! – aux 12 Études op. 25, presque irrespirables tant la mélodie chavire, et ce dès la 1ère « Harpe éolienne », contrairement aux versions du compatriote Dino Ciani, idéalement claires et posées (Ars Nova, live) ou de Nikolai Lugansky, dans un esprit voisin (Erato), sans parler de celles gravées par Cherkassky dans les années cinquante (rééd. Phillips). « C’est comment qu’on freine ? » chantait Alain Bashung…  
Franck Mallet

Chopin : 12 Études op. 25 ; Scherzo n° 1 op. 20, n° 2 op. 31, n° 3 op. 39 et n° 4 op. 54
Beatrice Rana (piano)
1 CD Warner Classics 0190296764240
1 h 16 min

mis en ligne le mercredi 6 octobre 2021

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.