Annonce, lundi 26 mars, de la saison 2012-2013 de l’Opéra Comique. Salle pleine : presse, artistes, abonnés, responsables de collectivités. Au programme : contemporain (un opera buffa de Stefano Gervasoni), baroque (David et Jonathas de Charpentier, Venus et Adonis de Blow), pièces connues créées in loco (La Voix humaine de Cocteau-Poulenc), mais aussi et surtout répertoire maison tombé en désuétude (Ciboulette de Reynaldo Hahn, Le Roi d’Ys de Lalo, Marouf, savetier du Caire de Henri Rabaud, Cendrillon de Pauline Viardot). Sur scène, avec les directeurs Jérôme Deschamps et Olivier Mantei, la dramaturge maison Agnès Terrier explique, commente, replace chaque œuvre dans son contexte. Il ne s’agit pas seulement de donner une résonnance contemporaine à un répertoire du passé - préoccupation majeure des directeurs d’opéras - mais aussi d’en justifier la survie. Questions dans la salle à propos de la reprise par le public des chœurs de Ciboulette (une ancienne tradition remise à l’honneur), ou de la réfection d’une statue de Massenet endommagée par les pigeons. Public-maison pas mort ! Va-t-il jusqu’à apprécier l’acteur et metteur en scène Michel Fau déguisé en diva et chantant Carmen en guise d’intermède ? Lui aussi, pourtant, procède de l’esprit Opéra Comique canal historique.
François Lafon