Vendredi 26 avril 2024
Violetta la pépite
Les débuts d'Ileana Cotrubas dans La Traviata de Verdi
La Traviata

Sans pour autant céder à la marotte des « mélomaniaques » qui portent systématiquement aux nues les enregistrements du passé, il faut bien reconnaître que les archives de la radio autrichienne recèlent décidément quelques belles pépites. Si cette Traviata en fait partie, c’est d’abord parce qu’on y découvre un Josef Krips, ordinairement plus connu pour ses Mozart que pour l’opéra italien, qui dirige ici avec une élégance tranquille – un peu trop tranquille, parfois – et une sorte de discrétion, à la limite de la neutralité, qui l’amène de temps en temps à oublier les chanteurs mais jamais à négliger la musicalité. Et puis, surtout, il y a la distribution : Edita Gruberova, qui, après avoir quitté sa Tchécoslovaquie natale vient alors de triompher avec la Reine de la Nuit dans ce même Opéra de Vienne, Cornell MacNeil, baryton verdien par excellence, Nicolaï Gedda égal à lui-même, et enfin Ileana Cotrubas qui, en ce jour de Noël 1971, chante pour la première fois cette Violetta qui restera à jamais l’un de ses grands rôles. Elle est modeste, perdue, pathétique, dramatiquement seule mais sans dramatiser, juste en jouant sur des intonations, des variations expressives. Sans doute sera-t-elle plus convaincante encore quelques années plus tard avec Kleiber, mais pour elle, cette Traviata vaut le détour.
Gérard Pangon

La Traviata
Ileana Cotrubas (Violetta), Edita Gruberova (Flora), Emmy Loose (Annina), Nicolai (Alfredo), Cornell MacNeil (Germont)
Chœur et orchestre de l’Opéra d’Etat de Vienne
Direction musicale : Josef Krips
2 CD Orfeo
2 h 03 min

mis en ligne le mardi 8 mai 2012

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