Dimanche 5 mai 2024
Résonances et filiations
Du baroque au post-romantisme par Hortense Cartier-Bresson
Bach - Berg - Schoenberg - Webern

Les membres de l’école de Vienne ont plus d’une fois insisté sur leurs rapports avec Bach, au point de vue tant historique que musical. Pour Hortense Cartier-Bresson, le contrepoint et les nombreux chromatismes de Bach sonnent comme un appel vers la musique post-romantique de Schönberg, Berg et Webern. Elle a donc bâti un programme où trois toccatas de Bach sont suivies d’une œuvre d’un des Viennois. Des sept toccatas de Bach (BWV 910-916), cinq sont en mineur, et il est significatif qu’aient été choisies trois d’entre elles. Ce sont des pièces de caractère, d’aspect souvent improvisé, composées vers la seconde moitié des années 1710, reflets de la découverte de Buxtehude. Au piano moderne, l’interprète met en évidence leur côté parfois clair-obscur, et inversement, elle arrondit quelque peu les angles dans les ouvrages viennois, sans pour autant leur nuire, faisant ressortir ce qui par-delà les années qui les séparent peut émotionnellement rapprocher ces deux répertoires. C’est particulièrement net dans la deuxième pièce de l’opus 11 de Schönberg (1909), avec son obsédante pédale en tierces. La sonate de Berg (1907-1908) est elle aussi entourée de mystère, et dans et les variations opus 27 de Webern (1933-1936) on perçoit aussi bien les notes isolées, pourtant frappées assez discrètement, que le tissu polyphonique. Une réussite, à écouter d’un seul trait.
Marc Vignal

Johann Sebastian Bach : Toccatas BWV 914, 910 et 913 – Arnold Schönberg : Trois pièces opus 11 – Alban Berg : Sonate opus 1 – Anton Webern : Variations opus 27
Hortense Cartier-Bresson (piano)
1 CD Aparté AP272
1 h 03 min

mis en ligne le lundi 28 mars 2022

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