Jeudi 2 mai 2024
Ollé beaux jours
Le grenadin Pablo Heras-Casado complice de son compatriote Falla
Falla

Si le projet de porter à la scène Nuits dans les jardins d’Espagne de Falla ne put aboutir, Diaghilev eut plus de succès avec la commande du Tricorne pour les Ballets russes. Complétée de nouveaux numéros et réécrite pour grand orchestre, la pantomime Le Corrégidor et la Meunière de 1917 devient, deux ans plus tard, à Londres, le Tricorne, dans des costumes et un décor signés Picasso. Avec une complicité et une connivence qui l’honorent, le chef grenadin Pablo Heras-Casado aborde pour la première fois au disque cette partition, et dans sa version complète, plutôt rare, incluant les courtes parties solistes pour voix de femme, avec le concours de la mezzo Carmen Romeu. Il plie le jeune Mahler Chamber Orchestra aux contorsions les plus extrêmes, tout en faisant ressortir la splendeur bariolée des timbres, mais la formation paraît contenue, à l’image de la Danse finale, trop sage. Avec L’Amour sorcier, dont Falla réalisa entre 1915 et 1925 huit versions (la dernière, le ballet en un acte, est la plus connue), l’atmosphère andalouse s’enrichit de trois chansons dévolues à une interprète de flamenco. Le choix de Marina Heredia s’avère particulièrement probant : sa voix irradie littéralement la partition, avec un orchestre, certes toujours bien intentionné – magnifique violon solo plein d’amertume de la Pantomime, tintinnabulement du Finale ! –, mais auquel manque ce petit « je ne sais quoi », qui emporte et bouleverse.
Franck Mallet

Falla : Le Tricorne ; L'Amour sorcier
Marina Heredia (cantaora), Carmen Romeu (mezzo-soprano)
Mahler Chamber Orchestra
Direction musicale : Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi HMM 902271
1 h 03 min

mis en ligne le dimanche 17 novembre 2019

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