Vendredi 26 avril 2024
Grande mais pas lourde
Herreweghe redonne de la fraîcheur à Schubert
Symphonie n°9 La Grande

La "Grande" : en lui collant ce surnom pour la différencier de l'autre symphonie du compositeur écrite dans la même tonalité, on a peut-être chargé la partition de Schubert d'un poids excessif. Grandiose, monumentale, avec son introduction solennelle, ses développements et ses redites, elle paraît trop souvent longue, surtout quand les chefs s'obstinent à vouloir faire de cette partition un ersatz du dernier Bruckner. Philippe Herreweghe, décidément aussi à l'aise dans le XIXème siècle que dans le XVIIIème, change d'optique, voit toujours grand mais aussi moins lourd. Il n'est pas le premier chef baroqueux à s'attaquer à Schubert (Harnoncourt, avec le Concertgebouw d'Amsterdam, l'a déjà fait, avec un résultat inégal) mais il est l'un des plus convaincants. Sa "Grande" est aérienne, enlevée, rapide mais pas précipitée, sans perdre pour autant sa grandeur ni son énergie. Elle n'annonce plus Bruckner pour se trouver plus près de la Neuvième de Beethoven. Orchestre sur instruments modernes, le Royal Flemish Philharmonic joue "à l'ancienne" avec un vibrato très subtil qui rend à merveille la mélodie schubertienne. Mais pourquoi Herreweghe n'est-il pas allé jusqu'au bout de son propos pour enregistrer cette œuvre avec son Orchestre des Champs-Elysées qui, sur ses instruments d'époque, aurait sûrement trouvé des couleurs encore plus fraîches ?
Pablo Galonce

Symphonie n°9 en ut La Grande
Royal Flemish Philharmonic
Direction musicale : Philippe Herreweghe
1 SACD PentaTone PTC 5186 372
57 min

mis en ligne le mardi 27 septembre 2011

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