Jeudi 2 mai 2024
De fer et d’acier
Le futurisme jubilatoire de Prokofiev dompté
Prokofiev, Piano Concerto n° 2, Symphonie n° 2

Prokofiev, inventeur du chalumeau oxhydrique symphonique ? Proche du style constructiviste de son compatriote Mossolov (Fonderies d’acier, concerto pour piano, sonates…), il compose à Paris une Deuxième symphonie « de fer et d’acier ». Créée par Koussevitzky en 1925, la partition effraie encore aujourd’hui : son 1er mouvement « à l’arraché », d’une violence extrême, chante un futur mécanique que l’excellente formation de l’Ural restitue avec force – trop peut-être, comparé à celui de Rojdestvenski avec l’Orchestre de la RT d’URSS, moins étouffant, plus lyrique (1962, Melodiya) –, mais le chef Dimitry Liss convainc avec un second mouvement idéalement chaleureux. Sommet de son catalogue au sein d’une série de cinq concertos pour piano, le Deuxième date de 1913 mais fut révisé dix ans plus tard. Tout à la fois virtuose, éruptive et passionnée, l’œuvre touche au grandiose avec un soliste tel qu’Andrei Korobeinikov, dont le jeu ample et félin se marie d’autant plus avec l’orchestre, volubile et complice. Désormais une référence !  
          
Franck Mallet

Prokofiev : Concerto pour piano n° 2, opus 16 ; Symphonie n° 2, opus 40
Andrei Korobeinikov (piano)
Ural Philharmonic Orchestra
Direction musicale : Dmitry Liss
1 CD Fuga Libera FUG 798 (distribué par Outhere)
1 h 11 min.

mis en ligne le mercredi 20 septembre 2023

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