Avant de partir pour Londres en 1762, Johann Christian Bach, le dernier fils de Johann Sebastian, s’était engagé à composer deux opéras pour le King’s Theatre. Le second, Zanaïda, y fut créé le 7 mai 1763. Huit airs furent immédiatement publiés, en réduction pour clavier et sous le titre de Favourite Songs (Chansons favorites), le reste disparut. Miracle : en 2010, le manuscrit autographe a refait surface dans une collection privée aux Etats-Unis, sans toutefois que puisse être précisé quel avait été son itinéraire durant deux siècles et demi. Résultat : en 2011, Zanaïda a été ressuscité en Allemagne, et maintenant à Paris en version de concert. Le livret, d’après Siface de Pietro Metastase, traite de rivalités amoureuses et politiques consécutives à une guerre entre la Perse et la Turquie. Or sur une intrigue d’un type déjà passablement usé, le jeune Johann Christian - compositeur n’ayant rien de « baroque » - écrivit une musique belle et originale relevant pleinement du « classicisme » en ses débuts, ouvrant grand les portes d’une époque illustrée notamment par Mozart (sept ans en 1763) : trois actes, vingt-trois scènes, neuf personnages, airs évitant soigneusement le traditionnel da capo, orchestre aux sonorités inventives, avec clarinettes. A retenir : les 11 et 12 février 2012, Zanaïda sera donné en version scénique au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Marc Vignal
Zanaïda. Opera Fuoco. Direction musicale : David Stern Paris. Cité de la Musique. 15 septembre