Jeudi 28 mars 2024
Voix intérieures
Adam Laloum affronte les fantômes schumanniens
 
Le même, pas pareil
Pollini dans le maelström
Grande Humoresque - Sonate n° 1

« Pour bien jouer Schumann, il faut être très jeune ou très vieux », a dit un jour à la télévision Arthur Rubinstein dans son grand âge. Adam Laloum, connu depuis son récital Brahms comme un des pianistes français à suivre, prend place dans la première catégorie, et ne commence pas par le plus facile (si tant est que Schumann ait jamais rien composé de facile). Avec la Grande Humoresque, que nombre de ses confrères laissent sagement de côté, il tente même le diable. A sa manière, avec le toucher subtil qui est sa signature, sans effets de manche ni explication de texte, il trouve les « voix intérieures » (ce qui n’est pas dans les notes mais en résulte comme une émanation insaisissable) de ce « mélange heureux d’exaltation et d’esprit farceur. » A sa manière aussi, c'est-à-dire en ne cherchant pas à rivaliser avec Vladimir Sofronitsky ou Maurizio Pollini en matière de maelström digital, il éclaire la structure étrange de la 1ère Sonate, au risque d’en affadir la passion juvénile … qu’il retrouvera peut-être, si l’on en croit Rubinstein, quand il sera très vieux. 
François Lafon

Grande Humoresque op. 20 - Sonate pour piano n° 1 op. 11
Adam Laloum (piano)
1 CD Mirare MIR 194
1 h 02 min

mis en ligne le lundi 21 octobre 2013

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