Samedi 20 avril 2024
Une sage gourmandise
Riccardo Chailly cultive l’ambiguïté de Mahler
Symphonie n° 4

Néoclassique avant même que le concept soit inventé, la Quatrième de Mahler pastiche sans vergogne papa Haydn et tonton Mozart, flirte avec le kitsch romantique, mélange avec ironie les références et se termine dans un paradis de gourmandise avec un lied séraphique. Plus d’un chef s’est égaré avant de trouver un fil pour tenir ensemble ces quatre mouvements. A son époque au Concertegbouw d’Amsterdam, Riccardo Chailly s’était contenté de tirer profit des couleurs d’un orchestre qui connaît par cœur son Mahler dans un enregistrement audio un peu neutre. A Leipzig, où il continue à enregistrer Mahler pour l’écran, et après une Huitième très en veine, ses options semblent plus claires pour cette Quatrième. Sans jamais forcer le trait, il prend aux sérieux les clins d’œil à la symphonie du XVIIIè siècle et dégraisse son orchestre jusqu’à tirer une légèreté qui n’est pas (ou n’était pas avant lui) la qualité première du Gewandhaus. Même Christina Landshamer, ni faussement enfantine ni trop espiègle, est au diapason dans le finale. Et si on peut trouver des Quatrièmes plus mordantes (façon Boulez) ou plus romantiques (façon Bernstein), celle de Chailly a pour elle une douce ambiguïté. 
Pablo Galonce

Symphonie n° 4 en Sol majeur
Christina Landshamer (Soprano)
Gewandhausorchester Leipzig
Direction musicale : Riccardo Chailly
Réalisation : Henning Kasten
1 DVD Accentus Music ACC20257
1 h 27 min (avec bonus)

mis en ligne le mardi 30 juillet 2013

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