Jeudi 18 avril 2024
Une Nuit de Mai un peu longue
Domingo exhume une rareté française de Leoncavallo
La Nuit de mai

Avant de triompher avec Paillasse, l'opéra qui a fait de lui le chef de file du vérisme , l'Italien Ruggiero Leoncavallo a eu sa période parisienne. C'est ainsi qu'il tombe sur un poème d'Alfred de Musset, La Nuit de Mai. Ce dialogue entre un poète et sa Muse est le plus improbable des sujets pour un poème symphonique, mais qu'à cela ne tienne, le jeune compositeur s'y met et réussit même à le présenter des extraits lors d'un concert dans la capitale française en 1887. Le résultat, plus curieux qu'abouti, est une longue partition où l'orchestre est renforcé par la voix d'un ténor, qui prend le rôle du poète et où on devine plus d'une fois le penchant pour la scène de Leoncavallo. C'est au moins une bonne occasion pour qu'un ténor s'illustre, et Plácido Domingo ne laisse pas passer cette opportunité d'ajouter un énième rôle à sa discographie. Malgré un français toujours aussi problématique, sa voix garde encore assez d'éclat et de mordant pour que cette longue nuit ne soit pas trop monotone. Pour les pièces qui complètent le programme, en revanche, on comprend moins la participation de Lang Lang. Faire appel à l'hypervedette mondialisée du piano en « guest star » de luxe pour jouer des mélodies et deux petites pièces n'a qu'une logique commerciale : cela s'appelle faire un coup.  
Pablo Galonce

La Nuit de mai - Mélodies - Deux pièces pour piano
Plácido Domingo (ténor), Lang Lang (piano)
Orchestre du Teatro Comunale de Bologne
Direction musicale : Alberto Veronesi
1 CD DG 477 6633
1 h

mis en ligne le dimanche 27 juin 2010

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