Jeudi 28 mars 2024
Une Cinquième presque parfaite
Herbert Blomstedt et le Gewandhaus en communion avec Bruckner
Cinquième symphonie

La Cinquième est enfin la bonne : contrairement à d’autres de ses symphonies, celle-ci est sortie parfaite du premier jet, si bien que Bruckner n’a jamais senti le besoin, comme pour d’autres de ses œuvres, de la retoucher ou l’amender. S’agissant du plus hésitant des compositeurs, l’exploit est d’autant plus remarquable que la forme est audacieuse. Avec son vaste manège de thèmes réunis en une immense fugue dans le dernier mouvement, il faut attendre les dernières mesures presque pour comprendre la logique de l’édifice. Dans l’art de construire des édifices symphoniques, Herbert Blomstedt est un maître souvent plus méticuleux qu’inspiré, du genre à empiler les briques une par une plutôt qu’à montrer le dessein global d’un seul geste, mais l’univers de Bruckner semble lui convenir à merveille et, à son âge (80 ans), il a atteint une sorte de "zénitude" qui lui permet de garder la tête froide pour une page aussi immense. Son interprétation n’a rien de spectaculaire, elle n’est pas moins habitée : après une entrée en matière très recueillie, le deuxième mouvement est d’une ferveur toute intérieure. Le scherzo est rustique à souhait et la complexité du dernier mouvement parfaitement éclairée par un Gewandhaus en pleine forme. Il manque seulement le petit coup de baguette pour transformer cette excellente Cinquième en une Cinquième hors pair.
Pablo Galonce

Symphonie n° 5
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
Direction musicale : Herbert Blomstedt
1 SACD MDR
1 h 13 min

mis en ligne le jeudi 7 avril 2011

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