Jeudi 28 mars 2024
Un requiem qui n’en est pas un
Marek Janowski dirige Brahms sans solennité
Un Requiem allemand

Si le Requiem allemand de Brahms est une œuvre originale, c’est d’abord parce que son texte n’est pas une simple transcription de la messe ou des textes habituellement utilisés. Brahms y a colligé des citations de la Bible soulignant la quête de l’homme éprouvé par la mort (celle de sa mère et de son ami Schumann) et plus désireux de la vie éternelle qu’espérant en un Dieu qui l’accorderait. Sa musique transcrit cette recherche en évitant toute grandiloquence et en construisant une structure sereine et rassurante. C’est ce qu’a bien compris Marek Janowski, qui dirige magistralement le Rundfunkchor et le Rundfunk-Sinfonieorchester de Berlin. Il évite de les pousser dans une interprétation trop solennelle (spirituelle ?) et préserve la belle architecture de l’ensemble ; cette ligne de conduite ne l’empêche pas de nous faire entendre ce qu’il veut mettre en valeur ou en évidence dans les tempos ou certains pupitres. De ce point de vue, c’est une interprétation personnelle, on pourrait dire engagée. Malheureusement, les solistes ne sont pas de la même trempe que le chef, le chœur et les instruments : la précision, l’intensité expressive leur font défaut. On est alors comme détourné de l’émotion du Requiem.
Katchi Sinna

Un Requiem allemand
Camillia Tilling (soprano), Detlef Roth (baryton)
Orchestre et Chœur de la Radio de Berlin
Direction musicale : Marek Janowski
1 CD PentaTone classics (PTC 5186 361)
1 h 09 min

mis en ligne le vendredi 28 janvier 2011

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