Jeudi 18 avril 2024
Un Pierrot finement lunaire
Une interprétation classique d’un classique du XXème siècle
Pierrot Lunaire - Suite op. 29

Sprechgesang : parlé ou chanté ? « Il faut se pénétrer de la différence entre la note chantée et la note parlée. La note chantée maintient invariablement la hauteur marquée ; la note parlée la donne à l’attaque mais l’abandonne aussitôt », explique Schönberg. Résultat : depuis sa création en 1912, Pierrot Lunaire, « trois fois sept mélodrames » sur un texte traduit du poète symbolique belge Albert Giraud, donne lieu à des interprétations contrastées, selon que la soliste est diseuse (comme la comédienne Barbara Sukowa) ou diva (telle la mezzo Yvonne Minton, choisie par Pierre Boulez). Pour dire-chanter ces poésies de cabaret, la soprano italienne Alda Caiello évite l’hystérie, mais nous mène de la douce ironie au pur cauchemar avec un beau sens de l’équilibre entre le Sprech et le Gesang. L’ensemble qui l’accompagne, au sein duquel on retrouve les membres du quatuor Prazak, met en valeur l’équilibre instrumental obtenu par Schönberg dans ce premier chef-d’œuvre de la musique atonale. Dans la moins connue Suite op. 29 pour sept instruments, créée à Paris en 1927, ces solistes de luxe font finement apparaître les références au passé (et au présent : Debussy, le jazz) chères à Schönberg, tout en soulignant la radicalité de la « nouvelle musique ».
François Lafon

Pierrot Lunaire - Suite op. 29
Alda Caiello (soprano), Vlastimil Holek (violon), Josef Kluson (alto), Michal Kanka (violoncelle), Jaromir Klepac (piano), Vaclav Kunt (flûte), Milan Polak, Karel Dohnal, Vit Spilka (clarinette),
Direction musicale : Pavel Hula
1 CD Praga Digitals PRD/DSD 250 276
1 h 08 min

mis en ligne le mardi 10 avril 2012

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