Vendredi 19 avril 2024
Un peu de soleil andalou
Sébastien Llinares révèle quelques daguerréotypes musicaux de Turina
Joaquin Turina - Sébastien Llinares
Homme étrange que ce Turina. Admirateur de la musique allemande et italienne, il compose pendant cinquante ans des productions tout entières aux couleurs de son Andalousie natale. Si c’est Paris, et pas Berlin ni Milan, qu’il choisit pour son éducation, c’est pour s’y faire comme amis Isaac Albéniz et surtout Manuel de Falla, autre andalou. Sa fréquentation de l’avant-garde musicale de l’époque – Ravel, Debussy entre autres - laissera moins de traces que celle de la Schola Cantorum et de Vincent d’Indy. Rien n’y fait donc, et bien qu’il se flattât (sérieusement) d’être « pris pour un anglais », il restera andalou, plus tourné vers le XIXème siècle que vers le XXème – dont les inquiétudes l’inquiétaient. Mais la musique bien faite n’a pas d’âge, et celle de Turina en fait partie, bien que désuète alors et aujourd’hui. Elle a le charme des daguerréotypes d’un Charles Clifford – exotiques et nostalgiques. Sébastien Llinares interprète avec tendresse et rondeur 13 de ses œuvres pour guitare seule. Son aisance expressive se joue des difficultés techniques, et nous transporte sans peine à Séville, où naquit Turina. Un disque aimable, qui ravira les amateurs de guitare, et ceux des senteurs passées du terroir.
Albéric Lagier
Œuvres pour guitare seule
Sébastien Llinares (guitare)
1 CD Paraty
48 min
mis en ligne le mardi 8 novembre 2011
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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