Vendredi 19 avril 2024
Un Mahler feu d’artifice
Gergiev passe en Cinquième
 
Le même, pas pareil
Claudio Abbado avec Berlin
La virtuosité au service de la profondeur
Cinquième symphonie

Stakhanoviste des studios d’enregistrement, omniprésent sur les podiums, Valery Gergiev se distingue par sa capacité à absorber les répertoires et les compositeurs avec une prodigieuse facilité. Alors que d’autres chefs ont mis bien plus de temps que lui à digérer les symphonies de Mahler, il est en train de boucler sa première intégrale en un temps record et les enregistrements, réalisés sur le vif, se succèdent rapidement. Trop rapidement pour être vraiment profonds ? Il peut certes compter sur le Symphonique de Londres et son jeu brillant. Mais comme la plupart des autres symphonies de ce cycle, cette Cinquième éblouit d’emblée pour laisser sur la fin une sensation d’inachevé. Ce n’est pas sans brio ni sans panache : dans les bouffées tragiques des deux premiers mouvements, on est secoué par la puissance de l’orchestre. Mais tout se gâte à partir du Scherzo : faute de propos précis, Gergiev se perd en maniérismes sans trouver justement l’ambiguïté de ce mouvement rustiquement sophistiqué. Après un Adagietto pas trop complaisant, le finale est à nouveau un feu d’artifice, un pur moment d’exaltation que Gergiev prend comme un exercice de haute voltige tout en négligeant encore certains détails, noyés dans une sonorité d’ensemble. Pas de quoi inquiéter donc les versions de Barbirolli, Bernstein ou Abbado qui tiennent toujours le haut du pavé.
Pablo Galonce


Symphonie n° 5 en ut dièse mineur
London Symphony Orchestra
Direction musicale : Valery Gergiev
1 SACD LSO Live LSO0664

mis en ligne le dimanche 21 août 2011

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