Samedi 20 avril 2024
Un Mask tout en langueur
Marc Mauillon et Céline Scheen figés dans le Corinthe de John Blow
Venus & Adonis

Avec Vénus & Adonis, John Blow concourt, aux côtés d'Henry Purcell, son élève, au prix du premier opéra anglais ou du moins du Mask, comme on intitulait à l'époque ces divertissements de cour. Tout commence à la française, par une ouverture qu’aurait pu signer Lully puis un prologue à la louange de la Cour digne de Quinault. Mais l’acte I commençant, nous voilà bien en Angleterre pour la musique, et en Grèce pour la mise en scène, non sans logique pour cause de mythologie. Toujours est-il que le coryphée semble fraîchement sorti d’un cratère corinthien (aux figures noires), encore engourdi par la métamorphose, et qu’il guide avec langueur des choreutes pourtant fort virils. Cupidon (Grégoire Augustin) attend d'être nubile, et machicote un anglais façon porridge. Ce n’est le cas ni de Marc Mauillon (un Adonis plus vrai que nature, vue de l'Olympe) ni de Céline Scheen (une Vénus plutôt chic). Tous deux ont de la voix, de la diction, et la dramaturgie dans le sang. Les Musiciens du Paradis sont, voilà qui est facile, paradisiaques, avec ce que cela peut avoir de légèrement mièvre. On passe le temps en s’ébahissant devant l’éclairage à la bougie, le (vrai) chien qui fait si bien la pirouette sans japper, et les (vraies) tourterelles qui donnent un peu de vie aux ensembles.
Albéric Lagier 

Vénus et Adonis
Marc Mauillon (Adonis), Céline Scheen (Vénus), Grégoire Augustin (Cupidon)
Les Musiciens du Paradis
Direction musicale : Bertrand Cuiller
Mise en scène : Louise Moaty
Réalisation : François-René Martin
1 h 26 min

mis en ligne le samedi 14 décembre 2013

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