Jeudi 28 mars 2024
Un Gershwin propre sur lui
Deux Italiens à la conquête du swing
 
Le même, pas pareil
Gershwin lui-même dans ses oeuvres.
Un swing imparable
Rhapsody in blue

« Comment le voulez-vous, swing ou straight ? » demandent les musiciens américains avant de jouer Gershwin. Là est toute la question, et la réponse, comme en politique, dépend du contexte. Voilà deux Italiens, le pianiste Stefano Bollani et le chef Riccado Chailly, le second dirigeant « son » Orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Bollani, jazzman très connu de l’autre côté des Alpes, sait aussi jouer staight. Chailly, chef de tradition, peut être excellent dans les musiques où l’on ne l’attend pas (Varèse, Chostakovitch). Dans un long entretien reproduit dans la pochette, ils détaillent « leur » Gershwin, entre la grande musique américaine rêvée par le musicien et le « jazz sur son 31 » attendu par le public. Le résultat est hautement honorable : orchestre superbement tenu, soliste virtuose et inventif. Tout cela est pourtant frustrant : la Rhapsody in blue n’a pas la tête dans les étoiles, la Suite symphonique tirée de l’opéra Porgy and Bess paraît trop propre sur elle, le Rialto Ripples, ragtime façon Scott Joplin, ne donne pas assez envie de danser. Question de métabolisme, probablement. Le Concerto en fa, avec lequel Gershwin voulait entrer dans la cour des grands, profite mieux de ce traitement.
François Lafon

Rhapsody in blue - Catfish Row, suite symphonique - Concerto en fa - Rialto Ripples
Stefano Bollani (piano)
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
Direction musicale : Riccardo Chailly
1 CD Decca 478 2739
1 h 14 min

mis en ligne le jeudi 22 mars 2012

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