Samedi 20 avril 2024
Un Dvorak à deux faces
Alisa Weilerstein ou les plaisirs du violoncelle en chambre
Alisa Weilerstein – Dvorak
Après le Concerto d’Elgar, celui de Dvorak : pour s’attaquer aux tubes du répertoire, la violoncelliste Alisa Weilerstein n’attend pas le nombre des années. Il est vrai que, musicalement, c’est une âme bien née : frère chef assistant de l’Orchestre Philharmonique de New-York, père premier violon du Quatuor de Cleveland et mère pianiste réputée pour la musique de chambre, avec lesquels, d’ailleurs, elle se produit souvent en trio. A l’écouter dans le concerto, on a le sentiment que cette hérédité est lourde à assumer, elle aborde le premier mouvement de manière crispée, comme si elle n’avait qu’une idée en tête : « Pourvu que ça passe. » Les phrasés manquent de lyrisme, les envolées se font rares, et la direction de Jiri Belohlavek ne lui est pas d’un très grand secours. Son approche chambriste du deuxième mouvement est, en revanche, poétique, séduisante et d’une belle musicalité, comme les pièces de Dvorak qui complètent cet enregistrement, dont Lasst mich allein, un lied dont on retrouve le thème dans l’adagio du concerto, et Going Home, une mélodie américaine reprise de la Symphonie du Nouveau Monde. Ces sortes de bis ou de « morceaux de conservatoire » font alors apparaître tout le talent d’Alisa Weilerstein.
Gérard Pangon
Concerto pour violoncelle op. 104 ; Lasst mich allein op. 82 ; Rondo en sol mineur op. 94 ; Goin’ Home ; Songs my mother taught me (arr. d’une des Mélodies tsiganes) op. 55 n°4 ; Silent Woods (Depuis les forêts de Bohème) op. 68 n°5 ; Danse slave n°8
Alisa Weilerstein (violoncelle), Anna Polonsky (piano)
Orchestre Philharmonique tchèque
Direction musicale : Jiri Belohlavek
1 CD Decca 478 5705
1 h 07 min
mis en ligne le mercredi 23 avril 2014
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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