Vendredi 19 avril 2024
Un cocktail baroque, classique et romantique
La double résurrection de Kreutzer et d'Abel grâce aux Agrémens
La Mort d\'Abel

Il ne reste de Rodolphe Kreutzer qu’une dédicace, celle de Beethoven pour sa 9ème sonate pour violon, ainsi qu’un cénotaphe au Père Lachaise. Et pourtant… Jeune virtuose, il débute comme premier violon à la cour de Louis XVI, traverse l’ère napoléonienne avec les honneurs, pour finir directeur de la musique à l’Opéra de Paris. La Mort d’Abel est une tragédie lyrique et religieuse - l’époque est à la célébration du Génie du christianisme - mâtinée de satanisme, née avec trois actes en 1810, mais recréée ici par Les Agrémens, après deux siècles d’absence au répertoire, dans une version de 1825, en deux actes. Cette Mort d’Abel se situe dans la grande tradition de l’opéra classique français dominée par Gluck. Kreutzer en fait un traitement à la fois plus concis dans le texte, et plus symphonique dans la partition - le finale de l’acte 1 est impressionnant, et a sans doute joué pour beaucoup dans l’enthousiasme débordant du jeune Berlioz - et on peut y admirer un art de la déclamation tout en retenue et en équilibre, qualités typiquement françaises. Mais, dans cet opéra pré-romantique par le sujet et mi-baroque mi-classique par le traitement musical, tant de délicatesse tue trop souvent l’émotion. Le deuxième acte manquant, celui des enfers aurait-il rendu l'ensemble plus palpitant ?
Albéric Lagier.

La Mort d'Abel
Sebastien Droy (Abel), Jean-Sébastien Bou (Caïn), Pierre-Yves Pruvot (Adam), Jennifer Borghi (Eve), Alain Buet (Anamalech)
Chœur de Chambre de Namur, Les Agrémens,
Direction musicale : Guy Van Waas
Glossa
1 h 31 min

mis en ligne le vendredi 21 septembre 2012

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