Jeudi 28 mars 2024
Un capiteux parfum d'éternité
Marek Janowski sur les cimes brucknériennes
 
Le même, pas pareil
Une respiration de l'âme
Le son Bruckner selon Eugen Jochum
Symphonie n°8

Parmi les neuf Symphonies de Bruckner, l’énorme 8ème est celle que Marek Janowski réussit le mieux. Il l’avait démontré, il y a tout juste onze ans, pour ses adieux au Philharmonique de Radio France; il nous le rappelle aujourd’hui, en studio, avec l’Orchestre de la Suisse Romande. Belle démonstration d’orchestre : les cordes chatoient, les bois enjôlent, les cuivres rutilent, le tout magnifié par une prise de son spectaculaire. Il est très fort, surtout, pour gérer le (long) temps : dans l’Adagio, prière géante de Bruckner le mystique, il atteint à un superbe nirvana orchestral. Et pourtant, au bout de soixante-dix minutes d’exaltation auditive, on reste un peu frustré. En quoi ses aînés Furtwängler, Jochum et Celibidache ont-ils fait mieux ? Avec Bruckner, le mystère est plus épais qu’ailleurs : question d’endurance ou de spiritualité, ou les deux mélangées. A noter, pour les brucknériens orthodoxes, que Janowski joue la version dite « Nowak 1955 » (du nom de l’éditeur), c'est-à-dire la dernière mouture laissée par Bruckner lui-même. On l’attend maintenant dans le 7ème, la plus « grand public », qu’il a enregistrée l’été dernier dans la foulée de celle-ci.
François Lafon

Symphonie n° 8
Orchestre de la Suisse Romande
Direction musicale : Marek Janowski
1 CD Pentatone PTC 5186 371
1 h 20 minutes

mis en ligne le mardi 8 février 2011

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