Vendredi 29 mars 2024
Trois « B » pour une voix lumineuse
Anne-Catherine Gillet chante Barber, Berlioz et Britten
Knoxville - Nuits d\'été - Les Illuminations

Prudente et hardie à la fois, Anne-Catherine Gillet. A trente-six ans, elle compte parmi les voix françaises (ou francophones : elle est belge) du moment : Michaela (Carmen) avec John Eliot Gardiner à l’Opéra Comique, Sophie dans le Werther monté par Benoît Jacquot à la Bastille. Pour le disque, elle s’est laissé le temps, et a placé la barre assez haut : trois cycles périlleux signés par trois « B » : Barber, Berlioz, Britten. Knoxville : Summer of 1915, de Samuel Barber met en scène une petite fille. Nostalgie d’une douceur perdue, mélodies typiques de l’auteur du célèbre Adagio : on dirait l’œuvre écrite pour la voix très claire d’Anne-Catherine Gillet, alors qu’elle a été créée par Eleanor Steber, qui chantait Wagner à Bayreuth. Les Nuits d’été posent davantage de problèmes : la voix parvient à soutenir une tessiture beaucoup plus large, mais au détriment de l’articulation. C’est le cas aussi dans les magnifiques Illuminations de Britten, connues par des ténors, Peter Pears en tête, mais créées par une soprano, Sophie Wyss. Anne-Catherine Gillet a la véhémence requise, mais on aurait attendu qu’elle mette mieux en valeur le texte de Rimbaud que ne le font les chanteurs britanniques. La direction de Paul Daniel est plus animée dans cette dernière œuvre que dans les deux autres.
François Lafon

Samuel Barber : Knoxville - Hector Berlioz : Nuits d'été - Benjamin Britten : Les Illuminations
Anne-Catherine Gillet (soprano)
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Direction musicale : Paul Daniel
1 CD Aeon AECD 1113
1 h 06 min

mis en ligne le dimanche 13 novembre 2011

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