Jeudi 28 mars 2024
Toutes les straussiennes en une seule
Diana Damrau dans son répertoire naturel
Poesie

Surtout, ne vous arrêtez pas à la pochette ! Diana Damrau en Marilyn du pauvre, Poesie (sans accent) en guise de titre n’augurent rien de bon, alors qu’il s’agit du meilleur récital de cette straussienne née, trop souvent égarée dans des répertoires qui lui vont moins bien. Cette fois, elle est tellement dans son élément que, micro aidant, elle veut être tous les sopranos imaginés par Strauss, depuis la colorature (qu’elle est) jusqu’à la grande voix dramatique (qu’elle ne sera jamais). Elle y parvient d’autant mieux que ces lieder se prêtent à bien des métamorphoses, à l’image des Quatre Derniers (qu’elle ne chante pas encore), créés par la wagnérienne Kirsten Flagstad mais immortalisés par la mozartienne Elisabeth Schwarzkopf. Au jeu des comparaisons, Diana Damrau ferait plutôt penser à Edita Gruberova (pour la virtuosité), ou plus encore à Lucia Popp (pour le charme et l’apparente spontanéité). Très efficacement accompagnée par Christian Thielemann et un Philharmonique de Munich tout feu tout miel, elle a agencé les vingt-deux titres de son récital de manière à parcourir en souplesse tous les états et les affects du soprano straussien. L’habileté avec laquelle elle a disséminé les six magnifiques Brentano-Lieder (généralement réunis en cycle) est en soi une forme d’art.
François Lafon

Diana Damrau (soprano)
Orchestre Philharmonique de Munich
Direction musicale : Christian Thielemann
1 CD Virgin Classics 628664 0 8
1 h 11 min

mis en ligne le mardi 22 mars 2011

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