Jeudi 28 mars 2024
Tout sauf l’hédonisme
Final sans concession de l’intégrale Mahler de Jonathan Nott
 
Le même, pas pareil
Bernstein et Fischer-Dieskau
Das Lied von der Erde

Son intégrale des Symphonies de Mahler a rappelé que Jonathan Nott n’était pas un plan B de la direction d’orchestre et que le Symphonique de Bamberg comptait parmi les meilleures phalanges allemandes. En voici la traditionnelle conclusion avec Le Chant de la terre, adieu au monde composé par un homme que la vie n’épargnait pas (santé compromise, disparition de sa fille, perte de l’Opéra de Vienne), collier de lieder sur des poèmes chinois en même temps que dixième Symphonie qui ne veut pas dire son nom (le complexe Beethoven). A la douche écossaise - objectivité (parce qu’il a dirigé cinq ans durant l’Ensemble Intercontemporain ?) ou/et rugosité - qu’il pratique dans les Symphonies, Nott donne une conclusion logique en bannissant jusque dans l’« Adieu » final le romantisme volontiers planant de Bruno Walter ou Carlo Maria Giulini. Chant certes, mais avant tout terrien, servi par un orchestre à sa main (il en est le directeur depuis 2000), à la fois opulent et tranchant. Logique aussi que pour alterner avec le ténor, il ait préféré un mâle baryton à une maternelle contralto (l’œuvre est dénommée « Symphonie pour ténor et alto (ou baryton) et orchestre »). Dommage cependant qu’il ait poussé le refus de l’hédonisme jusqu’à réunir deux voix ingrates et peu nuancées. Malgré leur probité musicale, ni Roberto Sacca ni Stephen Gadd ne peuvent rivaliser avec leurs nombreux et illustres prédécesseurs.
François Lafon

Das Lied von der Erde
Roberto Sacca (ténor), Stephen Gadd (baryton)
Bamberger Symphoniker
Direction musicale : Jonathan Nott
1 CD Tudor 7202
1 h 01 min

mis en ligne le samedi 1 avril 2017

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