Mardi 23 avril 2024
Tous pour six !
Les Prazak chez eux dans les Sextuors de Brahms
 
Le même, pas pareil
Brahms impalpable par les Amadeus
Sextuors à cordes n° 1 et 2

Du pur Brahms, dès les premières mesures, et pourtant des œuvres déroutantes que ces deux Sextuors à cordes (deux violons, deux altos, deux violoncelles). Le premier, où passe l’ombre aimée de Clara Schumann - et surnommé Frühlingssextett ("Sextuor du printemps") en référence à la symphonie « Le Printemps » de l’époux d’icelle -, est connu par les cinéphiles pour son deuxième mouvement, superbement utilisé par Louis Malle dans son film Les Amants (1958). Le second est plus automnal, hanté par Aghate von Siebold, une autre passion lointaine du compositeur. Au Quatuor Prazak sont adjoints ici deux membres du Quatuor Zemlinsky : même approche mittle-Europa de cette musique, même volonté de se fondre dans un ensemble, bien loin des versions de solistes (avec en tête celle, célèbre, de Yehudi Menuhin, Maurice Gendron and friends), lesquelles ont tendances à transformer ces deux œuvres foncièrement unitaires en sonates pour instrument variés. Revers de la médaille : ce geste collectif, cette concentration commune exige de l’auditeur une plus grande attention, une plus grande sensibilité aux infimes battements du cœur brahmsien. La récompense n’en est que plus grande.
François Lafon

Sextuors à cordes n° 1 et 2
Quatuor Prazak, Petr Holman (alto), Vladimir Fortin (violoncelle)
1 SACD Praga Digitals PRD/DSD 250 297
1 h 15 min

mis en ligne le mercredi 9 octobre 2013

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.