Mercredi 17 avril 2024
Tant pis pour le rêve
Amandine Savary ne se laisse pas attendrir par Schubert
 
Le même, pas pareil
Alfred Brendel,
la poésie en plus
Schubert - Impromptus

Toujours mystérieux, les deux groupes de quatre Impromptus de Schubert. Dans la deuxième série, Schumann voulut voir une sonate cachée, sécable et donc plus facile à vendre, mais les éditeurs les trouvèrent trop difficiles pour des bagatelles et les commentateurs trop intenses pour des moments musicaux. Depuis qu’on les joue et surtout qu’on les enregistre comme un tout indissociable se pose le problème de la cohérence : où faut-il placer les affects, et faut-il d’ailleurs les placer ? Les grandes versions discographiques – Edwin Fischer, Alfred Brendel, Radu Lupu – donnent l’impression qu’ils possèdent une logique interne, voire une évidence. Amandine Savary, qui a reçu les conseils de Brendel et s’est fait connaître en enregistrant les Toccatas pour clavier de Bach (voir ici) tout en pratiquant la musique de chambre au sein du Trio Dali (voir ), se garde bien d’y rien démontrer. Mais - est-ce la faute de la prise de son, les micros étant apparemment très proches du piano, ou de la salle vaste mais à l’acoustique intime de La Chaux-de-Fonds, en Suisse ? - son jeu très articulé manque de liant, comme si elle se méfiait du charme que l’on attribue trop facilement à Schubert. Il en résulte un surcroit de clarté, d’intensité, et tant pis pour le rêve.
François Lafon

4 Impromptus D. 899 - 4 Impromptus D.935
Amandine Savary (piano)
1 CD Muso mu-015
1 h 04 min

mis en ligne le mardi 18 avril 2017

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