Jeudi 28 mars 2024
Sur les premiers pas du violoncelle en France
Christophe Coin déterre Martin Berteau, gambiste devevu celliste
Sonatas & airs pour violoncello

En France, au XVIIIème siècle, la viole de gambe résiste, le violoncelle est moins bien accueilli qu’ailleurs et s’impose plus difficilement et plus tardivement. Une personnalité essentielle pour son avènement est Martin Berteau (1708-1771), natif de Valenciennes et mort à Angers. D’abord gambiste, il publie en 1748 pour son nouvel instrument six Sonates da camera opus 1 (réédition en 1771-1772), dédiées « aux amateurs » et dont cinq figurent dans le présent enregistrement. Les détails de la carrière de ce fondateur de l’école française de violoncelle restent mal connus, certains relèvent de la légende, comme ses éventuelle prestations au Concert spirituel. On l’a souvent confondu avec des musiciens portant le même nom ou presque, comme Sammartini. On connaît le goût de Christophe Coin pour les œuvres rares : qu’il ait « déterré » Berteau ne saurait surprendre. Outre cinq sonates de l’opus 1 (manque la deuxième et la Sonata VI en mi mineur est jouée à trois violoncelles), il nous offre diverses pièces transmises uniquement par des élèves de Berteau : Duport, Cupis, Bréval (il y en eut d’autres). L’interprétation est de premier ordre. La musique se distingue souvent par son côté dansant, et baigne dans un goût parfois français, parfois italianisant. Est-elle inoubliable ? On ne saurait l’affirmer. Elle s’écoute sans déplaisir, mais il n’est pas question de personnalité en train de s’imposer. On apprécie, car Berteau avait du métier, voire de l’invention, mais on ne s’étonne pas. Reste que ce CD mérite tout à fait sa place au soleil.
Marc Vignal

Sonates I, III, IV, V, VI et VII ; Airs ; Sixième execice
Christophe Coin, Petr Skalka et Felix Knecht (violoncelles), Markus Hünninger (clavecin)
1 CD Glossa GCD 922512
1 h 05 min

mis en ligne le dimanche 6 avril 2014

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