Jeudi 25 avril 2024
Sens cachés
Le jeune Quatuor Van Kuijk comme chez lui chez Debussy
Debussy - Ravel - Chausson

Coups d’essais et uniques coups de maîtres, les Quatuors à cordes des jeunes Debussy et Ravel sont liés à jamais. Mais tels de faux amis d’une langue à une autre (to deceive = tromper), ils tendent quelques pièges. Ainsi le Quatuor Van Kuijk – cinq ans d’âge mais déjà mondialement fêté, entre autres lauréat HSBC du festival d’Aix-en-Provence – est comme chez lui dans le Debussy, jouant du clair, de l’obscur et du clair-obscur (superbe "Andantino"), marquant sans insister les influences (Massenet, les Russes) et saisissant par moments l’insaisissable. Chez Ravel, ils ont en revanche un peu plus de mal à trouver leurs marques, rendant justice à la perfection formelle héritée de Fauré, mais moins aux divers sens cachés dont le futur compositeur du Boléro parsemait déjà son œuvre. Très beau 3ème mouvement cependant, nostalgique comme il le faut. A comparer avec le très récent et assez différent enregistrement des mêmes pièces par le Quatuor Psophos (voir ici). En complément, là où les Psophos regardent vers l’avenir avec le Quatuor « Ainsi la Nuit » de Dutilleux, les Van Kuijk ferment la porte, avec la version pour piano et quatuor de la Chanson perpétuelle de Chausson, sur un passé aboli par Debussy et Ravel. Piano inspirant d’Alphonse Cemin, belle sensibilité et français clair de la mezzo américaine Kate Lindsey. 
François Lafon

Debussy, Ravel : Quatuors à cordes - Chausson : Chanson perpétuelle (version pour quatuor à cordes et piano)
Quatuor Van Kuijk : Nicolas Van Kuijk, Sylvain Favre-Bulle (violons), Grégoire Vecchioni (alto), François Robin (violoncelle)
1 CD Alpha 295 (Outhere)
1 h 05 min

mis en ligne le mercredi 27 décembre 2017

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