Vendredi 19 avril 2024
Schubert au milieu du gué
Paul Lewis progresse en terre romantique
Sonates, Impromptus, Klavierstücke

Avec ce troisième album Schubert – sans compter les grands cycles de lieder avec le ténor Mark Padmore -, Paul Lewis passe un cap. Il n’est plus seulement l’élève favori d’Alfred Brendel, duquel il a appris la lecture au scanner du texte musical et le culte de la clarté expressive. On sent aussi que son intégrale Beethoven (Sonates et Concertos) est passée par là : après l’obsession de la forme (Beethoven), l’ivresse de la transgression de toutes les formes (Schubert). Merveilleusement enregistré, son piano au son riche, très timbré, chante sans retenue. Dans ce programme où trois des Sonates les plus immédiatement émouvantes (sans la longueur qui rend si difficiles les trois dernières) alternent avec la première série de quatre Impromptus et les trois Klavierstücke aux allures de sonate éclatée, il est chez lui et le fait sentir. Alors, le bonheur ? Pas tout à fait. On a l’impression que l’artiste se cache encore derrière ce piano sans défaut, que pour rejoindre Brendel, ou Richter (son opposé), il a un cap supplémentaire à passer. La mariée est-elle donc trop belle ? Comme quoi il n’y a pas que pour les cantatrices que l’on se pose la question.
François Lafon

Sonates pour piano D. 850, D. 894, D. 840 ; Vier Impromptus D. 899 ; Drei Klavierstücke D. 946
Paul Lewis (piano)
2 CD Harmonia Mundi HMC 902115.16
2 h 37 min

mis en ligne le lundi 9 janvier 2012

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