Vendredi 19 avril 2024
Scènes de la vie tzigane
Dvorak et son goût de la mélodie populaire
Zigeuner Lieder
Sur la pochette, Mucha ; sur le CD, Dvorak. Cohabitation idéale de deux artistes animés d’un profond sentiment patriotique et dont le parcours fut analogue : succès national, séjours à l’étranger, nostalgie de la terre natale, retour à Prague. Qui plus est, cet extrait d’une affiche de 1912 pour la promotion de l’école en Moravie reflète une figure de style commune au peintre et au musicien : ils parsèment leurs compositions de courbes qui accrochent l’œil ou l’oreille, comme un élément vivant, charnel, dans un ensemble qui pourrait paraître figé, trop bien cadré. Ces touches un peu bohèmes - dans tous les sens du terme, même si Mucha est d’origine morave - naissent, chez Dvorak, de mélodies populaires, d‘un folklore typiquement Mitteleuropa inspiré par les musiques tziganes qui fascinaient aussi Liszt et Brahms. Les Chants tziganes et les Duos moraves nous plongent ainsi dans cet univers aux sentiments exacerbés (l’amour, la mort, la mélancolie, le déracinement, la nature…), avec une Gena Kühmeier plus convaincante dans le murmure que dans l’envolée et une Bernarda Fink au style toujours raffiné et profond mais également vif et fantasque dans certains duos qui cavalcadent. Seule dans les Chants bibliques, elle donne à ces psaumes une gravité et une puissance émouvantes.
Gérard Pangon
Chants tziganes op.55 ; Duos moraves op.32 ; Chants bibliques op.99
Genia Kuhmeier (soprano), Bernarda Fink (mezzo-soprano), Christoph Berner (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902081
1 h 06 min
mis en ligne le vendredi 6 juillet 2012
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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