Samedi 20 avril 2024
Rocher escarpé
Le Quatuor Modigliani tente l’aventure des quatuors de Schumann
Schumann - Quatuors
« Un triple quatuor en douze mouvements », bloc solitaire composé en un mois et demi (1842, il a trente-deux ans) après étude des modèles Haydn et Mozart : Schumann, comme à son habitude, ne faisait rien comme les autres. Soumis à Mendelssohn, qui apprécia particulièrement le 1er, et bien sûr à Clara, qui trouva que « tout y était nouveau, quoique clair et finement travaillé », l’ensemble fait cependant figure de rocher escarpé dans la production schumanienne. Aux interprètes de nuancer cette impression de touffeur, de polyphonie torturée, de tonalités déroutantes, de sombre abîmes ouverts sous l’allégeance aux classiques, et de mettre l’accent sur les différences entre les trois quatuors, le troisième plus audacieux, plus libéré de ses modèles, faisant presque regretter que Schumann n’en ait pas composé d’autres. C’est avec son nouveau premier violon Amaury Coeytaux que le Quatuor Modigliani relève le défi. Sa sonorité vif-argent, sa rapidité à varier couleurs et atmosphères sont inchangées, permettant à ces œuvres – et à leurs auditeurs - de respirer. Perfection formelle mise à part, les Modigliani sont plus proches de l’équilibre tradition/innovation du Quartetto Italiano que de l’approche plus intellectuelle du Quatuor Cherubini, pour s’en tenir à deux références opposées. De bons guides en tout cas pour s’aventurer dans cet univers intimidant.
François Lafon
Quatuors à cordes op. 41 n° 1, 2, 3
Quatuor Modigliani
1 CD Mirare MIR 346
1 h 19 min
mis en ligne le mercredi 25 octobre 2017
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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