Jeudi 28 mars 2024
Référence, presque, collector, non
Sviatoslav Richter joue Rachmaninov sans maniérisme
Concertos pour piano n°1 et 2 - Quatre Préludes

Quel lien y a-t-il, en dehors de l’appartenance au style concertant, entre les deux premiers concertos pour piano de Rachmaninov ? On pourrait répondre que de l’un à l’autre on passe de la naissance à la renaissance : le premier est la première partition concertante écrite par le pianiste, révisée en 1917, peu avant qu’il ne quitte sa Russie natale : naissance. Le deuxième est écrit au réveil de trois années de dépression : renaissance. C’est surtout dans le deuxième que Richter donne la pleine mesure de son génie en faisant résonner son romantisme morbide et tourmenté sans jamais sacrifier au maniérisme. Il est bien servi par l’USSR Radio TV State Symphony Orchestra sous la direction de Kurt Sanderling. On est notamment sous le charme dans les dernières minutes du mouvement lent. A l’inverse, dans l’enregistrement du 1er concerto, où Sanderling dirige le Philharmonique de Leningrad, le rythme n’est pas toujours adapté, on dirait même cyclothymique à l’excès, ce qui brouille le souffle de l’œuvre. Quatre préludes constituent le point d’orgue de cette réédition qui, malgré la prouesse technique de restauration des bandes anciennes, n’est pas vraiment à la hauteur d’un collector.
Katchi Sinna

1er et 2ème concertos pour piano ; 4 Préludes
Sviatoslav Richter (piano)
USSR Radio TV State Symphony, Leningrad Philarmonic Orchestra,
Direction musicale : Kurt Sanderling
1 CD Praga Digitals PRD/DSD 350 056
1 h 15 min

mis en ligne le jeudi 7 juin 2012

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