Mardi 16 avril 2024
Quand la nostalgie est amour
Magdalena Kozena revisite Dvorak, Ravel et Malher
Love and Longing
Cet Amour et nostalgie devrait être un “Nostalgie et amour”. Car chez Magdalena Kozena, la nostalgie prime, l’amour est second, la nostalgie est amour : les chants qui ont bercé son enfance, ses lettres amoureuses, et même certaines pages de Vivaldi. Chacun à leur manière, Dvorak, Ravel et Malher sont plus extravertis qu’introvertis, plus dans l’ampleur symphonique que dans l’intimité des sens, mais Magdalena Kozena jette sur eux un voile rêveur. Elle a pour cela la voix idéale : intime mais sans faiblesse, un détachement presque froid, pudique en somme, une diction à toute épreuve, aussi bien en tchèque qu’en français ou en allemand. Le terrain, certes, s’y prête. Les Chants bibliques de Dvorak n’ont rien de folklorique. Shérérazade de Ravel commence par un superbe « Asie », point de départ d’une longue rêverie d’exotisme allégée des poses sensuelles communément admises. Et les Rückert-Lieder sont sans doute l’œuvre vocale la moins démonstrative, la plus philosophique de Malher. Voilà donc une interprète qui continue à imposer ses choix sans dénaturer les œuvres, à faire preuve d’originalité sans artifice. La direction orchestrale de Simon Rattle est en symbiose, et l’on se réjouit que l’harmonie de ce couple en ville se prolonge avec autant d’élégance sur scène.
Albéric Lagier
ntonín Dvorák : Chants bibliques op.99 - Maurice Ravel : Shéhérazade - Gustav Mahler : Rückert-Lieder
Madgalena Kozena (mezzo-soprano)
Berliner Philarmoniker
Direction musicale : Simon Rattle
1 CD Deutsche Grammophon (2012)
1 h 04 mn
mis en ligne le mercredi 4 juillet 2012
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De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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