Vendredi 29 mars 2024
Plus dérangeant qu’il n’y paraît
Kristian Bezuidenhout poursuit son cycle Mozart
Musique pour clavier, vol. 4

Toujours cérébral et pourtant toujours séduisant : dans ce volume 4, Kristian Bezuidenhout reste fidèle à lui-même et impose, en alternant chefs-d’œuvre et pièces plus anecdotiques, un Mozart contrasté, voire dérangeant pour qui croirait encore que la musique pour clavier seul de l’auteur de la Marche Turque n’est pas à la hauteur du reste de sa production. On retrouve en fait le pianoforte Paul McNulty (d’après Anton Walter) joué par l’artiste comme on retrouve, de roman en roman, la pas si petite musique de Patrick Modiano : un charme lancinant, mais jamais prévisible. Il va même jusqu’à jouer deux fois la superbe et préromantique Fantaisie en ré mineur inachevée, la seconde fois dans une version achevée en 1806 par August Eberhard Müller, fort respectueuse de l’original, mais qui en modifie tout de même la couleur. Il arrive aussi, entre deux Sonates considérables, la célèbre K. 331 et la subtile K. 283, à rendre intéressantes les douze Variations sur « Je suis Lindor », inspirées par un Barbier de Séville de presque quarante années antérieure à celui de Rossini. 
François Lafon

Fantaisie K. 397 - Sonate K. 311 - Prélude et fugue K. 394 - 12 Variations sur Je suis Lindor
Kristian Bezuidenhout (pianoforte)
1 CD Harmonia Mundi HMU 907528
1 h 11 min

mis en ligne le jeudi 21 février 2013

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