Vendredi 19 avril 2024
Pépites romaines
Marenzio à l'état pur par La Compagnia del Madrigale
Quinto Libro di Madrigali a sei voci

Dans la Rome de la fin du XVIème siècle, les aristocrates n’y allaient pas de main morte : une petite crise de jalousie pouvait entraîner des meurtres en cascade, un soupçon de duperie menait parfois au massacre, et pour que leurs désirs deviennent réalité, les nobles n’hésitaient pas à faire donner leurs sicaires. A lire le livret de cet album - extrêmement bien documenté -, dès son plus jeune âge, Virginio Orsini, le patron du « divin » Marenzio, baigna dans la violence, ce qui lui forgea un caractère passablement excessif, mais ne l’empêcha pas d’être un homme de culture, capable de s’extasier devant les madrigaux de Marenzio, petits chefs d’œuvre de raffinement, d’harmonie et d’émotion douce. Les héritiers de la Renaissance cultivaient les paradoxes. Comme dans ses interprétations de Gesualdo (voir ici) ou de Marenzio déjà (voir ), la Compagnia del Madrigale ne se contente pas d’en rendre toute la beauté : elle se les approprie, elle les vit, les chuchote ou les scande, en épouse les courbes et les dialogues avec un talent éblouissant. Pas une once de monotonie, pas d’effets ou d’ornements superflus, Luca Marenzio est ici à l’état pur, tel une pépite.
Gérard Pangon

Seize madrigaux publiés en 1591
La Compagnia del Madrigale
1 CD Glossa GCD 922804
1 h 04 min

mis en ligne le mardi 12 mai 2015

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