Vendredi 29 mars 2024
Oramo réussit son Schumann
Une interprétation intelligente et inspirée
 
Le même, pas pareil
Une interprétation inspirée et intelligente
Karajan et le Philharmonique de Berlin
Symphonies n°1 et 2

« Mais il ne savait même pas orchestrer ! » Qui n’a pas entendu ce poncif à propos de Robert Schumann et ses symphonies ? Maladroites, lourdes, épaisses, elles n’auraient pas le même cachet que ses œuvres pour piano ou ses lieder. Il est vrai que le compositeur aime multiplier les voix et que le tissu de thèmes et de motifs est parfois si dense qu’un chef peu avisé peut s’y perdre. Ce n’est pas le cas de Sakari Orami, représentant de la féconde école finlandaise de direction et qu’on connaissait surtout par ses superbes interprétations de Sibelius. Ici, il prouve que Schumann était un vrai génie symphonique : il sait faire parler les voix multiples de cet orchestre prolifique sans jamais perdre le fil, fait passer de l’air entre les pupitres, allège les tempos sans bousculer les phrases et joue comme un équilibriste avec les thèmes sans perdre pour autant la vision d’ensemble. Du coup, Schumann sort de la grisaille et son orchestre est paré d’un éclat somptueux. Cette approche très incisive donne une Première symphonie aérienne mais un rien froide ; ce n’est que dans la Deuxième symphonie qu’Oramo se lâche pour tirer tout le profit d’un Philharmonique de Stockholm enthousiasmant.
Pablo Galonce

Symphonies n°1 et 2
Orchestre Philharmonique de Stockholm
Direction musicale : Sakari Oramo
1 CD Sony
1 h 08 min

mis en ligne le vendredi 16 avril 2010

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