Samedi 20 avril 2024
Les pianos ont une âme, le Dr Bouyer le confirme
Schumann, en trois essais et trois pianos
Kreisleriana op.16 - Phantasie op.17

Plutôt trois fois qu’une. C’est ainsi que Pierre Bouyer exécute les Kreisleriana op.16 et la Phantaisie op.17 de Schumann, sur deux “fortepiano” - un Erard de 1837 et un Streicher de 1856 -  et un “pianoforte” Fazioli de 1995. Le premier est sombre, c’est un puits d’harmonies. Le second est à l’opposé : un son clair, une mécanique toute en agilité. Le troisième est à la croisée des deux, alliant puissance et richesse harmonique, plus proche du second que du premier. Que restera-t-il de cet exercice ? Que l’interprétation d’une même œuvre est la rencontre d’un homme et d’un instrument, qui peut tourner au combat titanesque (et ici, Erard domine l’homme), à la subtile complicité (avec le Streicher) ou à l’harmonie inattendue (avec le Fazioli). Hormis l’hégémonique Steinway, quelle injustice pour ces pianos, héros anonymes de tant de programmes de concert et d'enregistrements. Dans ce triple CD, Pierre Bouyer souligne combien les pianos ont une âme, et combien, contrairement aux instruments à cordes, leurs richesses n’est pas fonction du nombre d’années. Une seconde livraison est attendue. Quels en seront les acteurs ? Un Bechstein, adulé par Debussy ? Un Bösendorfer, instrument fétiche de Liszt ? Le dernier Pleyel "Peugeot" ? Voilà une belle initiative de Pierre Bouyer, abondamment documentée par des livrets pour passionnés.
Albéric Lagier

Kreisleriana op.16 ; Phantasie op.17
Pierre Bouyer (fortepiano Erard 1837, fortepiano Streicher 1856, pianoforte Fazioli « Mago Merlino » 1995)
3 CD Diligence DIL 091011
3 h 02 min

mis en ligne le mardi 28 mai 2013

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