Vendredi 19 avril 2024
Légère distance
Le Schubert entre rigueur et sublimation de Nikolai Lugansky
Sonate D. 958 - Impromptus D. 935

« Du plaisir mais point trop » pourrait être la devise artistique de Nicolai Lugansky. Dans Rachmaninov – selon l’enseignement de son maître la grande pianiste soviétique Tatiana Nikolaieva – cette réserve a tout son sens. Et dans Schubert ? Aussi, bien sûr, mais … Parmi les œuvres ultimes du compositeur, il a choisi les quatre Impromptus D. 935 et la première des trois dernières Sonates, celle où la forme néo-beethovénienne est encore évidente, avant les errements géniaux, les « divines longueurs » des deux suivantes. Une façon de contenir les sentiments, mais aussi de faire valoir son large nuancier, d’entretenir le la noirceur ambiante (il soigne particulièrement les graves) pour mieux faire apparaître les coins de ciel bleu, ou pas trop gris (l’Adagio). Même jeu dans les Impromptus, quatre pièces inclassables où Schumann voyait des mouvements de sonates, mais dont, dirait-on, Lugansky met en lumière la structure (et pas seulement les variations du troisième), avec ce mélange de rigueur et de sublimation qui est souvent sa signature.
François Lafon

Sonate pour piano en do mineur D. 958 - Impromptus Op. posth. 142, D 935
Nikolai Lugansky (piano)
1 CD Naïve Ambroisie AM214
1 h 14 min

mis en ligne le vendredi 15 janvier 2016

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