Vendredi 19 avril 2024
Le charme du flou
Mitsuko Uchida romantique chez Mozart
Concertos pour piano n° 9 et n° 21

C’est le mot d’ordre parmi les pianistes : plus besoin du chef pour jouer Mozart ! Désormais, ils dirigent eux mêmes depuis le clavier les concertos du compositeur. Comme Christian Zacharias avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne, Mitsuko Uchida, avec la complicité de l'Orchestre de Cleveland, a compris elle aussi qu'il vaut mieux les voir comme des oeuvres de chambre plutôt que dans une optique d'opposition soliste-orchestre. Mais de Lausanne à Cleveland, le résultat est totalement différent. Tandis que Zacharias joue sur le rebondissement perpétuel entre le jeu du piano et celui de l’orchestre, Mitsuko Uchida, elle, préfère se fondre dans la sonorité de son orchestre. Son toucher est d’un moelleux exceptionnel, à l'opposé du “piqué” (comme on dit en photographie) de Zacharias. L’Orchestre de Cleveland est lui aussi tout miel dans le “Jeunehomme” : habitués que nous sommes désormais aux sonorités d’époque, cette rondeur donne une coloration très romantique à ce concerto. Même optique dans l’archicélèbre 21ème concerto (ne dites plus Elvira Madigan !) : les tempos sont très généreux et l’articulation très ronde, et même la prise de son souligne ce côté un peu flou. C’est un Mozart certes sans âge et hors modes mais il sera difficile de résister à son charme.
Pablo Galonce

Concerto pour piano n° 9 en Mi bémol majur K271
Mitsuko Uchida (piano)
Orchestre de Clevelabd
Direction musicale : Mitsuko Uchida
1 CD Decca 478 3539
1 h 02 min

mis en ligne le lundi 17 septembre 2012

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