Mardi 16 avril 2024
L’Espagne imaginaire
Luis Fernando Pérez dans le clavier de Falla
Nuits dans les jardins d\'Espagne - Trois danses du Tricorne - Fantasía Bética - L\'amour sorcier (suite pour piano)

Ni concerto pour piano ni poème symphonique, les Nuits dans les jardins d’Espagne sont un peu les filles de La Mer de Debussy : des évocations d’une Espagne imaginée plus que des peintures réalistes de paysages existants. Pas de meilleur choix pour ouvrir un programme consacré au piano de Falla que ce chef d’oeuvre dont Luis Fernando Pérez, avec un toucher très subtil, sait bien mettre en valeur les couleurs et la tonalité nostalgique. Il aurait sans doute mérité un accompagnement plus nuancé et plus imaginatif que celui de Carlo Rizzi et le Basque National Orchestra (pourquoi l’anglais pour une formation espagnole ?) dont la lourdeur obscurcit la transparence voulue par Falla. Dans les transcriptions pour clavier des ballets (c’est Falla lui-même qui s’en est occupé), sans se contenter de leur côté virtuose, Luis Fernando Pérez fait de chaque numéro une vraie miniature, soigne les nuances, souligne l’humour (le Tricorne) et la sensualité (L'Amour sorcier). La pièce de résistance est pourtant la Fantasía Bética, page monumentale écrite à l’intention d’Arthur Rubinstein, qui la considérait pourtant trop austère et difficile. C’est vrai qu’avec ces rythmes endiablés et ses harmonies âpres, elle est peu payante comme on dit, mais dans ce morceau étonnant à prendre d’un seul trait, Luis Fernando Pérez saisit à nouveau toutes les dimensions et livre une version de haut vol.
Pablo Galonce

Nuits dans les jardins d'Espagne - Trois danses du Tricorne - Fantasía Bética - L'amour sorcier (suite pour piano)
Luis Fernando Pérez (piano)
1 CD Mirare MIR219
56 min

mis en ligne le mercredi 1 avril 2015

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